Manifeste
2007- 2010 : « Saisons de la Marionnette »
Pour une reconnaissance pérenne
des Arts de la Marionnette
Parce qu’il représente un langage artistique en profonde adéquation avec le monde actuel, l’art de la marionnette est aujourd’hui reconnu sans conteste dans le paysage artistique et culturel contemporain.
Utilisant les codes visuels, permettant d’exprimer l’abstraction, modifiant les points de vue de l’interprétation, les arts de la marionnette se sont affirmés depuis les débuts du 20ème siècle comme un langage théâtral à part entière.
Ils sont aujourd’hui très largement ouverts à d’autres formes artistiques et trouvent avec l’écriture contemporaine une relation privilégiée. Les nouvelles technologies leur apportent de nouveaux outils d’écriture, dont ils se sont emparés avec une grande liberté.
L’effervescence créatrice – qui n’empêche nullement la reconnaissance des formes classiques – montre à quel point ces arts sont ouverts, foisonnants, inventifs, humains…
La création française dans ce domaine est particulièrement reconnue sur le plan européen et international : sous l’impulsion d’artistes et de compagnies, les arts de la marionnette ont en effet connu dès les années 70 un formidable renouvellement.
Si les arts de la marionnette apparaissent donc comme un mouvement artistique fort, ils restent néanmoins peu visibles dans une recherche esthétique contemporaine et ce langage artistique n’a pas encore généré un véritable mouvement institutionnel.
La politique culturelle française en faveur de ce domaine artistique est inachevée. Si, depuis plusieurs années, de nombreux progrès ont été constatés, notamment la légi-timation de cette forme d’expression avec la création d’institutions lui étant dédiées, il reste de nombreux axes à développer, entre autres :
– La formation professionnelle continue actuellement quasi-inexistante.
– Les moyens d’un véritable observatoire de la marionnette.
– Un lieu pour la marionnette à Paris.
– Une politique en faveur du patrimoine.
– Les implantations de compagnies au sein des régions encore
problématiques aujourd’hui.
– La création de spectacles dans ce secteur, qui relève plus de volonté
individuelle que de soutien institutionnel.
Partant de l’existant et en nous appuyant sur nos énergies conjuguées, nous voulons dès 2007 permettre, grâce à une visibilité événementielle, la mise en œuvre de différents chantiers et l’affirmation d’une véritable politique en faveur des arts de la marionnette :
1) Pour la création, la production et la diffusion :
– En développant une aide spécifique à la production dans ce secteur.
– En favorisant la circulation inter – régionale des compagnies.
– En privilégiant notamment les aspects les plus innovants de la création.
– En favorisant l’aide à la résidence des jeunes artistes et des jeunes
compagnies.
2) Pour la formation :
– En assurant une offre diversifiée de formation continue.
– En renforçant la formation initiale.
– En instaurant des cycles préparatoires notamment au sein des conservatoires
d’art dramatique.
– En menant une réflexion sur la formation des formateurs et notamment en réponse
demandes provenant de pays émergents.
– En réfléchissant aux différents aspects de la formation et de l’insertion
professionnelles.
3) Pour la profession :
– En renforçant et en créant des pôles ressources actifs.
– En favorisant la mutualisation des moyens.
– En apportant une aide particulière aux compagnies confirmées proposant un
compagnonnage aux jeunes artistes.
– En aidant les réseaux dans leurs projets de développement des Arts de la
Marionnette.
4) Pour la recherche, le patrimoine et l’édition :
– En soutenant la recherche universitaire dans le domaine particulier des arts
de la marionnette sous ses différents aspects (historique, culturel ou
artistique…).
– En travaillant en lien étroit avec les lieux et institutions patrimoniales.
– En éditant les publications nécessaires à la réflexion de cet art autour de son
patrimoine, de ses techniques et de son évolution.
5) Pour la visibilité de cet art dans sa diversité et l’élargissement de ses
publics :
– En mettant en place des événements phares (manifestations, expositions…) à
Paris et dans les régions en s’appuyant sur l’existant et en favorisant des
émergences nouvelles, en s’appuyant également sur le rôle moteur que joue
la création française pour donner une résonance européenne à certains de
ces événements.