Pour une charte des CDAM
Qu’est-ce qu’un CDAM ?
C’est une distinction (label ?) donnée par le Ministère qui reconnaît le travail particulier d’un artiste ou d’une compagnie, dont le travail est reconnu (conventionné), et qui a envie de transmettre son regard.
Cette distinction correspond à un conventionnement particulier, et à des subventionnements supplémentaires pour que les missions supplémentaires soient soutenues et financées.
Les CDAM sont souhaités comme des lieux de partage artistique, d’accompagnement et de soutien des artistes dans leur parcours professionnel. Cette réflexion doit se faire avec les collectivités territoriales, afin que naissent des lieux véritablement solides et soutenus pour être en mesure d’atteindre leurs missions.
Quelle(s) particularité(s) ?
Ce qui caractérise un CDAM c’est la TRANSMISSION qui peut se traduire de façons différentes :
– Un regard sur des productions de jeunes artistes (el/ou moins jeunes)
– Des formations reconnues/validées
– Un espace d’expérimentations.
– Mise en réseau ave les structures de diffusions et productions.
Les CDAM rempliront une ou plusieurs de ces missions, suivant le désir de la compagnie.
Cette compagnie peut posséder son lieu ou négocier un espace avec un lieu de production/diffusion.
Concrètement ?
– En architecture, un Cdam se caractérise par :
– Un plateau de travail,
– Un atelier de construction équipé (menuiserie, soudure, etc), accolé au plateau,
– Un atelier propre, pour les travaux plus minutieux (couture, etc),
– Un plateau entièrement modulable pour toutes les formes que prennent les arts de la manipulation (les questions d’échelle et de techniques, différences de niveau (gaine / fil par exemple) : scène, gradins, accroches, etc,
– Un lieu de stockage conséquent
– Un lieu d’accueil
Prendre en compte le temps d’écriture lié à toutes les particularités de l’écriture marionnettique, élément incompressible de la production.
– C’est une structure qui accueille et accompagne des jeunes compagnies et/ou des jeunes artistes :
– Par un regard bienveillant et exigeant sur le travail
– Par un soutien administratif
– Par une aide à la production et à la résidence, qui puisse permettre une visibilité dans le circuit des structures de diffusion et de production.
– Un lieu qui soit un espace d’expérimentation artistique :
L’expérimentation constitue un élément prépondérant du cheminement créatif. Elle permet aux artistes de rapprocher leurs pratiques, leurs compétences et de les enrichir. A fortiori dans un art qui recourent à des techniques diverses et fait de l’interdisciplinarité un maître mot.
Elle revêtirait des formes aussi variées que : La résidence de création, la mise en espace, la réalisation de maquette, la présentation d’un travail en cours, la mise à l’épreuve d’une idée… Autant de démarches qui permettent de cerner au plus près la nature profonde d’un projet et d’en préciser les contours, tout en échappant à l’imitation de ce qui est déjà connu. Le fruit de ces recherches seraient ou non présenté au public et aux professionnels, en fonction de l’objectif que leur assigneraient les équipes artistiques.
– Un lieu de rencontre et de ressources : cycles de rendez-vous thématiques, de forums, organisés autour de personnalités issues d’autres disciplines (danseurs, plasticiens, auteurs, philosophes, sociologues, scientifiques…), élaborés en partenariat avec les universités, par exemple.
– Un espace de formation :
– Initiale
– Continue (voir compte-rendu du groupe formation
– Approfondissement ou apprentissage dans une technique :
Peut-être faut-il mettre en place des stages avec ou dans l’Ecole, ou compter sur certaines compagnies pour les mettre en place. Cela pourrait s’appuyer sur les CDAM entre autres.
– Compagnonnage sur un projet porté avec l’Ecole ou après l’Ecole :
Aprèsl’Ecole. Des étudiants, pour leur premier projet professionnel, demandent à être accompagnés par des metteurs en scène qu’ils ont eu l’occasion de croiser à l’Ecole ou dont ils ont vu des spectacles. C’est une des missions principales des CDAM.
Un réseau
Les CDAM n’ont pas pour vocation d’être des lieux qui fonctionnent en autarcie, mais des lieux qui fonctionnent en réseaux :
– Le réseau des lieux de diffusion et production du territoire sur lequel il est implanté. Ce réseau pourrait être mis en place par Themaa.
– Le réseau national de diffusion de la marionnette.
Les compagnies ont besoin d’une visibilité à Paris. C’est pourquoi il est nécessaire qu’il y ait un Théâtre de la Marionnette à Paris, qui soit, entre autres, la vitrine nationale, du travail de repérages fait sur tout le territoire par les CDAM.
Ce réseau pourrait être piloté par le Théâtre de la Marionnette à Paris.
– Le réseau des lieux de formation (avec les CDAM volontaires) :
La définition des contenus est fondamentale puisqu’elle engage la responsabilité artistique de l’ensemble des partenaires : les CDAM, les lieux- relais (et compagnies), Themaa comme représentant l’ensemble de la profession et l’Esnam comme organisme de formation.
Ce groupe pourrait être même un groupe de recherche sur la pédagogie de la marionnette, collecter des témoignages sur la transmission et s’intéresser à l’épistémologie de l’enseignement de cet art.
Conclusion :
Aujourd’hui, des lieux existent sur le territoire qui offrent les conditions nécessaires à la production de spectacles de marionnette et n’ont pas les moyens d’assurer pleinement cette mission, et leur nombre n’est pas suffisant.. Des lieux intermédiaires où le travail en cours rencontre le public. Sans s’isoler de la diffusion. Il s’agit dans un premier temps de reconnaître ce travail et de le financer, de le développer. il nous apparaîtrait pertinent d’envisager la labellisation ou l’implantation des lieux en tenant compte des expériences déjà menées sur le territoire, des initiatives prises par les compagnies
Le cahier des charges ne peut être modélisé pour tous les CDAM. Comment modéliser un regard ? Ce conventionnement supplémentaire est donc à négocier au cas par cas. Il peut être une durée de trois à cinq ans et reconductible.
Un tel maillage du territoire des CDAM, tout en intégrant les impératifs de création et de diffusion, autoriserait un croisement de l’ensemble des arts de la scène et s’ avèrerait un formidable outil au service de la rencontre des écritures scéniques et des écritures textuelles contemporaines.